Depuis le début de la crise postélectorale au Gabon, il est clair que l’on n’entend pas trop les chefs d’Etats ou officiels Africains se prononcer sur la question. Qu’est-ce qui pourrait expliquer cet état des choses ?
Le seul à avoir osé prendre la parole ce, en qualité de président en exercice de l’Union africaine (curieusement), est le président du Tchad Idriss Deby Itno. Dans un communiqué publié le 3 septembre 2016, le chef de l’Etat tchadien se disait « préoccupé par l’éruption de la violence au Gabon »…
Comme on s’y attendait un peu, ce dernier appelait les parties prenantes « à faire preuve de la plus grande retenue et à privilégier le dialogue et la concertation dans le strict respect des procédures légales et constitutionnelles, et des instruments pertinents de l’UA, pour trouver une solution à la crise née du contentieux électoral » et promettait d’ « aider les parties prenantes gabonaises à régler leurs divergences par des moyens pacifiques en vue de préserver la paix et la stabilité au Gabon et dans son voisinage ».
Cependant, l’opinion trouve très curieux que ce soit Deby Itno, le seul dirigeant issu de l’Afrique centrale à s’être porté garant de dire un mot sur la crise gabonaise qui pourtant devrait préoccuper l’ensemble. Plus loin, le président de la Côte d’Ivoire Alassane Ouattara a également pris la parole, mais c’était pour dénoncer l’attitude de son conseiller Mamadi Diané, accusé de s’ingérer dans les affaires intérieures du Gabon. Constat assez suffisant pour que le professeur Jean Emmanuel Pondi puisse s’y pencher. Le politologue croit savoir pourquoi les leaders Africains sont aussi silencieux. Il a détaillé sa pensée au cours de l’émission « Sans Rancune » diffusée le 16 septembre 2016 sur la télévision Vox Africa. Il rappellera d’entrée de jeu que : « Il y a gêne. Il y a le miroir dans lequel l’on se voit et ça rappelle beaucoup de situations domestiques intérieures. Voilà la vérité. Et beaucoup sont suffisamment pudiques pour se dire qu’au fond d’eux-mêmes, ils ne sont pas les meilleurs vecteurs en termes de propositions de solutions.
C’est quand même une preuve de lucidité par rapport à leur propre parcours. Pour certains d’entre eux ». Ce qui renvoi à comprendre pourquoi seuls les responsables Français voire des pays occidentaux et des organisations internationales, ont commenté la situation tendue qui prévaut au Gabon depuis le 28 août 2016 lendemain de l’élection présidentielle à problèmes qui s’y est déroulée.
Affaire à suivre !
ÔCameroun
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