Depuis quelques années, cette activité est devenue l’une des principales sources de financements du terrorisme en Afrique
Que cela soit au Kenya, en Somalie, en Tanzanie, au Mali, au Nigeria ou encore au Cameroun, le trafic d'ivoire est devenu depuis quelques années une des principales sources de financements des groupes djihadistes et selon John Duhig de EFD, (European Foundation for Democraty) une véritable menace terroriste.
Les Shebab en Somalie et au Kenya, les groupes djihadistes du Mali, Boko Haram au Cameroun et au Nigeria sont les pivots de ce trafic.
Fin septembre se tient à Johannesburg la 17e conférence des Etats membres de la convention internationale sur le commerce des espèces en danger, dite « CITES ». C'est l'occasion de mettre un terme au commerce de l'ivoire, seule façon de sauver les derniers éléphants d'Afrique et d'assécher en même temps une source de financement du terrorisme.
De nombreuses ONG dénoncent ce trafic depuis longtemps. Notamment la Fondation Franz Weber qui se bat depuis plus de quarante ans pour le faire stopper.
Le commerce de l'ivoire avait été interdit en 1989, mais il a été partiellement rétabli plus tard à la demande de certains Etats d'Afrique australe qui entendaient pratiquer l'élevage et obtenir des quotas d'exportation. C'est dans cette faille que s'est engouffré le trafic illégal nourri par un braconnage croissant et une forte demande dominée par la Chine, le Japon et le Moyen-Orient. Environ 35 000 éléphants sont tués chaque année. Difficile dans ces conditions de garantir la survie de l'espèce.
Les liens du trafic de l'ivoire, qui s'élève à plus de 3 milliards de dollars annuels, avec les groupes terroristes d'Afrique sont avérés. D'après les Nations unies, 90% des éléphants tués sont abattus par des groupes armés près des zones de conflit. L'Armée du Seigneur en Ouganda, la milice Janjawid au Soudan, les groupes du nord du Mali, les Shebab de Somalie, Boko Haram au Nigeria ont financé leurs actions en abattant les éléphants pour vendre leurs défenses.
Ce trafic transite non seulement par l'Afrique de l'Est, mais par la France, et surtout par la Belgique mais approvisionne le Sahel et le Nord Nigeria. C'est sur les marchés en Chine, comme celui du marché aux puces de Panjiayuan que l'on retrouve la marchandise, généralement travaillée dans des ateliers au Vietnam.
Si la Belgique et l'Autriche sont au sein de l'Union Européenne les défenseurs les plus acharnés du trafic d'ivoire, d'autres pays comme la France se battent pour l'interdire. Espérons qu'ils soient entendus à Johannesburg...
Il y a une double urgence d'arrêter ce trafic, pour préserver les éléphants dont l'espèce risque de disparaitre et pour mettre un frein au financement des principaux groupes qui sèment la terreur en Afrique.
JDC
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