Un homme germano-iranien âgé de 18 ans, qui a
apparemment agi seul, a ouvert le feu vendredi soir dans un centre
commercial de Munich, tuant au moins neuf personnes lors de la troisième
attaque violente survenue en Europe de l'Ouest en huit jours.
Armé
d'un pistolet, l'homme a été trouvé mort après s'être apparemment
suicidé d'une balle dans la tête. Il a été identifié comme détenteur de
la double nationalité allemande et iranienne, a annoncé dimanche le chef
de la police de la ville, Hubertus Andrae. Le suspect était inconnu des
services de police.
La police avait dans un premier temps dit rechercher
trois suspects en fuite, sur la base de témoignages.
Mais
les autorités ont déclaré privilégier la piste d'un tireur
solitaire, qui a ouvert le feu sur un établissement de restauration rapide
avant de se diriger vers le centre commercial Olympia, dans le nord de
Munich.
La chancelière allemande Angela Merkel,
son directeur de cabinet, Peter Altmaier, et le ministre de l'Intérieur
Thomas de Maizière ainsi que des responsables du renseignement se
réuniront samedi pour faire le bilan.
Seize
personnes, dont plusieurs enfants, ont été blessées dans l'attaque,
trois d'entre elles sont dans un état critique, a poursuivi Andrae.
Le
mobile de la fusillade restait inconnu, à l'heure où Munich revenait
peu à peu après la normale après une suspension des transports en commun
et une fermeture de certains axes routiers.
Une
perquisition a été menée tôt dimanche dans le quartier de Maxvorstadt,
dans le centre de Munich, par des policiers équipés de matériel de
vision nocturne et de chiens. Un porte-parole de la police n'a pas
souhaité préciser si la descente visait le domicile du suspect.
MOBILE INCERTAIN
Le
chef de la police de Munich a estimé qu'il était trop tôt pour
dire sur la fusillade apparemment menée par un homme seul était un acte
terroriste.
Le chef de la diplomatie
allemande, Frank-Walter Steinmeier, a déclaré que le mobile n'était pas
clair. "Les motifs de cet acte abominable n'ont pas encore été
complètement clarifiés, nous disposons encore d'indices
contradictoires", a dit le ministre des Affaires étrangères.
Des
responsables américains ont dit, requérant l'anonymat, que les premiers
rapports des autorités allemandes ne faisaient état d'aucun lien
apparent entre le suspect et le groupe Etat islamique (EI), ou d'autres
organisations djihadistes.
Aucune revendication
n'a été faite pour le moment, mais sur les réseaux sociaux, des
partisans de l'organisation djihadiste Etat islamique se sont félicités
de l'attaque.
L'Elysée a qualifié dans la nuit
l'attaque de "terroriste" et François Hollande s'entretiendra samedi
matin avec Angela Merkel, à laquelle il a envoyé un "message personnel"
dès le début des événements, précise l'Elysée.
"L'attaque
terroriste qui a frappé Munich, faisant de nombreuses victimes, est un
nouvel acte ignoble qui vise à saisir d'effroi l'Allemagne après
d'autres pays européens", déclare l'Elysée.
Il
s'agit de la troisième attaque majeure en Europe de l'Ouest en huit
jours, après l'attentat de Nice qui a fait 84 morts le soir du 14
juillet et de l'attaque à la hache et au couteau menée à bord d'un train
de Bavière par un Afghan de 17 ans, qui a blessé quatre voyageurs lundi
soir. Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué ces deux
attaques.
Vendredi, des centaines de personnes étaient dans les rues de Munich, réunies dans le cadre d'une fête de la bière.
Elena
Hakes, habillée d'une robe traditionnelle, était sur l'Odeonsplatz avec
un ami. "Nous avons entendu ce qui était arrivé et nous avons décidé de
partir, ça ne paraissait plus approprié de continuer à faire la fête",
a-t-elle dit.
La journée de vendredi
correspondait aussi au cinquième anniversaire du massacre perpétré en
Norvège par Anders Behring Breivik, devenu depuis lors un héros pour
certains néo-nazis en Europe et en Amérique.
Le
ministre norvégien des Affaires étrangères, Borge Brende, a dit sur
Twitter: "Horrible tuerie à Munich. Qui a lieu le jour même où nous
sommes en deuil et nous souvenons de la terreur consternante qui a
frappé la Norvège il y a cinq ans."
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