« Nous avons la possibilité de frapper notre monnaie comme nous voulons. Le Franc CFA aujourd’hui c’est du papier. En deux ans, ça devient du chiffon, on peut même pas l’utiliser », estime le chef de l’Etat tchadien, Idriss Déby.
L’Afrique ne peut pas évoluer avec la
monnaie Franc CFA. Le Président tchadien Idriss Déby est formel et l’a
clairement fait savoir ce mardi, lors d’une conférence de presse à
Abéché, deuxième plus grande ville duTchad où était célébré le 55ème
anniversaire de l’Indépendance.« Les relations entre le Tchad et la
France sont des relations historiques et anciennes. Le premier Président
François Tombalbaye, le 11 août à 00h, a déclaré haut et fort : Le
Tchad est indépendant et souverain. Cela a été applaudit. On ne peut pas
négativer totalement les relations que nous avons avec la France, mais
nous ne pourrons pas continuer le système France-Afrique ou le système
paternaliste qui est dépassé, que les français eux-mêmes n’aiment pas.
Les africains, c’est nous qui courrons derrière, à qui vous voulez
donner la faute ? », a souligné le dirigeant tchadien.
« C’est une décision courageuse que nos amis français doivent prendre »
Pour Idriss Déby, « il y a aujourd’hui le FCFA
qui est garantit par le trésor français. Mais cette monnaie là, elle est
africaine. C’est notre monnaie à nous. Il faut maintenant que
réellement dans les faits, que cette monnaie soit la nôtre pour que nous
puissions, le moment venu, faire de cette monnaie une monnaie
convertible et une monnaie qui permet à tous ces pays qui utilisent
encore le FCFA de se développer. Je crois que c’est une décision
courageuse que nos amis français doivent prendre ».
Déby appelle à revoir avec la France « les clauses » qui tirent l’économie de l’Afrique
« L’Afrique, la sous-région, les pays africains
francophones aussi, ce que j’appelle aujourd’hui la coopération
monétaire avec la France, il y des clauses qui sont dépassés, ces
clauses là, il faudra revoir, dans l’intérêt de l’Afrique, et dans
l’intérêt aussi de la France. Ces clauses tirent l’économie de
l’Afrique, ces clauses ne permettront pas à l’Afrique avec cette monnaie
là de se développer. On a pas besoin de chercher de midi à 14 heures.
Nous allons continuer à coeur l’amitié sincère avec la France. Mais il
faudra avoir le courage de dire que le moment est venu de couper un
cordon qui empêche à l’Afrique de décoller », a expliqué Déby. Et d’ajouter que « ce
n’est pas une question cadeau. Aucun chef d’Etat, aucun ministre, aucun
africain ne doit faire de cette question là une question cadeau. On se
pose la question, si c’est notre monnaie. Pourquoi cette monnaie n’est
pas convertible. Pourquoi tous les échanges passent par la Banque
centrale de la France. Qu’est ce que nous gagnons en mettant nos
ressources dans des comptes d’opérations ? Quel est le taux d’intérêt
que nous gagnons ? »
L’Afrique doit « frapper sa propre monnaie »« Nous avons la possibilité de frapper notre monnaie comme nous voulons. Le Franc CFA aujourd’hui c’est du papier. En deux ans, ça devient du chiffon, on peut même pas l’utiliser. Ça coûte cher pour frapper une monnaie, l’Afrique, les pays qui sont concernés doivent avoir la possibilité de faire un appel d’offre au meilleur offrant à qui l’on doit s’adresser pour frapper notre monnaie et cette monnaie doit être large sur toutes ses formes. Cette question n’est pas un tabou. Celui qui veut faire de cette question un tabou va tuer l’Afrique et demain on va être condamné par les générations futures », a conclut à ce sujet le Président de la République.
Alwihda Info
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