La Turquie a décrété mercredi jour de deuil
national à la suite de l’attentat. A l’heure actuelle, le Premier
ministre turc privilégie la piste de l'Etat islamique.
Le bilan de l'attentat terroriste qui a ensanglanté mardi soir l'aéroport Atatürk d'Istanbul
, s'alourdit au fil des heures. Alors qu'en début de journée Ankara
parlait de 36 morts et 147 blessés, désormais le dernier bilan s'établi à
41 personnes tuées et 239 blessées (dont 109 on d'ores et déjà quitté
l'hôpital).
Parmi les personnes décédées
13 sont des ressortissants étrangers (dont 3 auraient en fait une double
nationalité). Selon un officiel turc qui souhaite garder l'anonymat,
les victimes étrangères comprennent cinq Saoudiens, deux Irakiens, un
Tunisien, un Ouzbek, un Chinois, un Iranien, un Ukrainien et un
Jordanien.
A ce stade, selon le Premier
ministre Manuel Valls, en déplacement à Lens, dans le Pas-de-Calais, il
n'y a "pas d'informations sur des Français qui seraient victimes de cet
attentat".
Trois assaillants
Selon
les autorités, des explosions ont d'abord eu lieu à l'entrée du
terminal des vols internationaux vers 22H00 (19H00 GMT). Trois
assaillants ont mitraillé des passagers ainsi que des policiers en
faction, une fusillade a éclaté puis les kamikazes se sont fait sauter.
« Trois kamikazes ont mené une attaque », a indiqué Vasip Sahin, le gouverneur d'Istanbul, aux journalistes.
La
télévision turque a de son côté diffusé des images très
impressionnantes sur lesquelles on voit notamment un policier tirer sur
un assaillant puis celui-ci, blessé, tomber au sol en actionnant sa
charge.
Condamnations internationales
Le
président turc Recep Tayyip Erdogan a rapidement exhorté la communauté
internationale à une « lutte commune » contre le terrorisme, dans un
communiqué. « Cette attaque, qui s'est déroulée pendant le mois du
ramadan, montre que le terrorisme frappe sans considération de foi ni de
valeurs », a dit le chef de l'Etat.
A
l'étranger, les condamnations de cet acte de terrorisme ont rapidement
afflué. Le président français François Hollande a « condamné fermement »
un « acte abominable » tout en appelant lui aussi à un renforcement de
la coopération internationale en matière de lutte antiterrorisme.
A
Washington, un porte-parole de la Maison blanche a condamné ces
attaques « abominables » tout en promettant le soutien des Etats-Unis à
Ankara. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a « condamné
l'attaque terroriste » et a lui aussi réclamé une coopération
internationale accrue.
Le trafic a repris dans la nuit
Binali
Yildirim a visité dans la nuit un grand hôpital proche de l'aéroport ,
et s'est rendu au chevet des blessés. « Je vous présente mes
condoléances », a-t-il lancé à son arrivée à l'hôpital aux gens réunis
devant l'entrée, accompagné d'un imposant dispositif de sécurité, selon
les chaînes de télévision.
Si tous les vols
ont été ont été suspendus au départ d'Atatürk, le plus grand aéroport
de Turquie et le 11e dans le monde, avec ses 60 millions de passagers en
2015, ils ont repris à partir de 03H00 locales (00H00 GMT).
D'après
une source officielle, les drapeaux seront mis en berne pour la
journée, mercredi ayant été décrété jour de deuil national par la
Turquie. En octobre dernier une mesure similaire avait été adoptée après
un double attentat-suicide qui avait coûté la vie à 103 personnes près de la principale gare d'Ankara .
Les Échos