«Si nous ne voulons plus voir de telles
images, nous devons mettre fin à cette situation!» L'ONG allemande
Sea-Watch, qui participe aux opérations de sauvetage de migrants en
Méditerranée, entend ainsi alerter l'opinion européenne. Les images en
question sont celles d'un tout jeune enfant mort noyé au large des côtes
libyennes. Diffusées lundi, elles ont été prises trois jours plus tôt
par un photographe indépendant après le naufrage d'un navire
transportant quelque 350 migrants. «Beaucoup d'entre eux étaient déjà
morts lorsque l'équipe Sea-Watch est arrivée», relate l'organisation qui
dispose de deux bateaux en mer Méditerranée. Sur les images, l'enfant
apparaît dans les bras d'un sauveteur à bord d'une embarcation. L'ONG ne
donne pas davantage de précision sur l'âge et l'identité car, son
navire ne pouvant accueillir de migrants à son bord, le corps a été
transféré sur un navire de la marine italienne.
À l'arrivée des secouristes, l'enfant flottait dans l'eau les bras étendus, raconte à Reuters le sauveteur de Sea-Watch photographié. «J'ai attrapé le bébé par les avant-bras et j'ai immédiatement tiré le petit corps vers moi pour le protéger, comme s'il était encore vivant, poursuit l'homme qui a souhaité garder l'anonymat. Ses bras étaient tendus avec ses petits doigts en l'air, le soleil éclairait ses yeux lumineux et chaleureux, mais sans vie.» «J'ai commencé à chanter une chanson pour me réconforter et essayer de donner le moindre sens à ce moment déchirant et incompréhensible. Il y a six heures, cet enfant était vivant.»
Au total, vingt-cinq autres corps ont été repêchés dans le naufrage. La semaine dernière, au moins 880 migrants, dont une quarantaine d'enfants, ont trouvé la mort au large de la Libye, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés.
Consciente que les photos diffusées sont susceptibles de choquer l'opinion, l'équipe du Sea-Watch a unanimement approuvé la diffusion de deux images. «La gravité de la situation exige la publication», justifie l'ONG. «Ces images tragiques doivent être vues par la société européenne car les tragédies sont la conséquence de la politique étrangère européenne.» Son fondateur, Harald Höppner, met ainsi clairement en cause les autorités européennes «Dans le sillage de ces événements terribles, il devient clair que les appels des politiciens européens à mettre un terme à ces morts en mer ne sont que des mots.» «Seul l'établissement de nouveaux systèmes assurant des entrées légales et en sécurité dans l'UE peut finalement conduire à en finir avec cette tragédie humanitaire», poursuit Sea-Watch.
Ces nouvelles images ne sont pas sans rappeler celles du corps sans vie du petit Aylan, Syrien de trois ans retrouvé noyé en septembre sur une plage turque. La photo avait fait le tour du monde et suscité une vague d'indignation planétaire. Seulement, aujourd'hui, son père Abdullah Kurdi ne cache plus son dégoût. «Des enfants réfugiés continuent de se noyer chaque jour, la guerre en Syrie n'a pas stoppé», explique-t-il ce mardi dans les colonnes du quotidien italien La Repubblica. «Je vois certains pays construire des murs, d'autres ne pas vouloir nous accueillir. Mon Aylan est mort pour rien, très peu de chose a changé.»
lefigaro
À l'arrivée des secouristes, l'enfant flottait dans l'eau les bras étendus, raconte à Reuters le sauveteur de Sea-Watch photographié. «J'ai attrapé le bébé par les avant-bras et j'ai immédiatement tiré le petit corps vers moi pour le protéger, comme s'il était encore vivant, poursuit l'homme qui a souhaité garder l'anonymat. Ses bras étaient tendus avec ses petits doigts en l'air, le soleil éclairait ses yeux lumineux et chaleureux, mais sans vie.» «J'ai commencé à chanter une chanson pour me réconforter et essayer de donner le moindre sens à ce moment déchirant et incompréhensible. Il y a six heures, cet enfant était vivant.»
Au total, vingt-cinq autres corps ont été repêchés dans le naufrage. La semaine dernière, au moins 880 migrants, dont une quarantaine d'enfants, ont trouvé la mort au large de la Libye, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés.
Consciente que les photos diffusées sont susceptibles de choquer l'opinion, l'équipe du Sea-Watch a unanimement approuvé la diffusion de deux images. «La gravité de la situation exige la publication», justifie l'ONG. «Ces images tragiques doivent être vues par la société européenne car les tragédies sont la conséquence de la politique étrangère européenne.» Son fondateur, Harald Höppner, met ainsi clairement en cause les autorités européennes «Dans le sillage de ces événements terribles, il devient clair que les appels des politiciens européens à mettre un terme à ces morts en mer ne sont que des mots.» «Seul l'établissement de nouveaux systèmes assurant des entrées légales et en sécurité dans l'UE peut finalement conduire à en finir avec cette tragédie humanitaire», poursuit Sea-Watch.
Le corps sans vie du petit Aylan,
Syrien de trois ans retrouvé noyé en septembre sur une plage turque.
Ces nouvelles images ne sont pas sans rappeler celles du corps sans vie du petit Aylan, Syrien de trois ans retrouvé noyé en septembre sur une plage turque. La photo avait fait le tour du monde et suscité une vague d'indignation planétaire. Seulement, aujourd'hui, son père Abdullah Kurdi ne cache plus son dégoût. «Des enfants réfugiés continuent de se noyer chaque jour, la guerre en Syrie n'a pas stoppé», explique-t-il ce mardi dans les colonnes du quotidien italien La Repubblica. «Je vois certains pays construire des murs, d'autres ne pas vouloir nous accueillir. Mon Aylan est mort pour rien, très peu de chose a changé.»
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