L'actuel patron des Nations unies, le Sud-Coréen Ban Ki-moon, quittera son poste de secrétaire général à la fin de l'année après deux mandats de cinq ans. Une femme pourrait le remplacer.
Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira jeudi pour entamer le processus de sélection du nouveau secrétaire général de l'organisation. L'actuel patron des Nations unies, le Sud-Coréen Ban Ki-moon quittera son poste à la fin de l'année après deux mandats de cinq ans. Jusqu'à présent, les cinq membres permanents procédaient à cet exercice en coulisses, à l'abri des regards des médias et des opinions publiques, Américains et Russes tentant de se neutraliser pour éviter de nommer un secrétaire général trop "pro-américain", ou "pro-russe". Résultat, l'heureux élu finissait par être un homme de consensus minimal (Boutros Boutros Ghali), généralement habile sur le plan diplomatique (Kofi Annan), pas forcément doté d'un grand charisme (Ban Ki-moon) mais d'une bonne volonté à toute épreuve pour résister aux batailles que se livrent les grandes puissances dès lors que leurs intérêts stratégiques sont en cause.
Cette fois-ci les règles ont évolué : les postulants à la succession ont pu se faire connaître dans la transparence, ont été auditionnés et le Conseil de sécurité procédera jeudi à un premier tour de vote au cours duquel chaque membre indiquera s'il encourage, décourage ou ne se prononce pas sur chacune des candidatures. L'idée qu'il est temps de nommer une femme à la tête de l'ONU est aussi largement partagée. Sauf qu'aucune des candidates en provenance des pays de l'Est (zone géographique qui n'a jamais été représentée au sommet de l'institution) ne fait encore l'unanimité.
L'arrivée d'une femme, la meilleure chose qui puisse arriver à l'ONU?
La grande favorite, la directrice générale bulgare de l'Unesco, Irina Bokova, suscite de la méfiance de la part des États-Unis et du Royaume-Uni tandis que ses concurrentes de Géorgie, de Moldavie ou de Croatie risquent le veto russe d'entrée. Ce qui n'est pas le cas de la Néo-Zélandaise Helen Clark, l'actuelle directrice du Pnud (Parti travailliste néo-zélandais), ou de la ministre des Affaires étrangères argentine Susana Malcorra, cheville ouvrière de la COP21. Pour Ban Ki-moon, l'arrivée d'une femme pour lui succéder serait la meilleure chose qui puisse arriver à l'ONU."Avec le changement climatique et la poursuite des efforts pour le développement des pays pauvres, la cause des femmes fait partie des trois combats qui font partie de mon bilan, confiait-il récemment au JDD. Depuis le premier jour, j'ai fait en sorte de promouvoir les femmes à tous les postes de responsabilité de l'Organisation, pour donner l'exemple." Au cas où il faudrait pourtant se replier sur un candidat masculin, l'ancien patron du Haut-Commissariat pour les réfugiés, le Portugais António Guterres, pourrait réconcilier tout le monde. De source diplomatique à Paris, il aurait l'appui sans réserve de la France. Une fois que le Conseil de sécurité aura trouvé une forme de consensus sur un nom, il sera soumis à l'Assemblée générale de l'ONU qui se réunit en septembre en présence des chefs d'État du monde entier.
A noter qu'aucun africain n'est dans la liste des potentiels postulants pour ce poste.
Le JDD
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