Selon un journal, la visite d'Hollande au Cameroun consisterait à se rapprocher du dictateur Biya après la découverte par les autorités camerounaises des liens entre la France et Boko Haram et d'une tentative française de coup d'Etat contre Biya.
Une source militaire au service du régiment camerounais luttant contre Boko Haram dans le Grand Nord a confié au Journal du Cameroun (Cameroon Journal) comment le 15 janvier de cette année, l'armée camerounaise a interrompu ce qui devait dégénérer en un renversement violent du président Biya dans un coup d'Etat.
La source qui a opté pour l'anonymat pour des raisons évidentes a déclaré que le coup d'Etat était un projet conjoint du gouvernement français et d'un ancien ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, Marafa Hamidou Yaya qui devait être une figure de proue de celui-ci. Marafa purge actuellement une peine de prison pour corruption présumée et détournement de fonds. Notre source a déclaré que les Français avaient gagné sa confiance pour l'aider à devenir président après le départ de Biya.
Les Français, dit-il, avaient saisi avantage de la présence déstabilisatrice de Boko Haram au nord du pays et étaient entrés en collusion avec les insurgés, avec des soldats français infiltrés au sein des rangs des terroristes.
La stratégie consistait à faire tomber complètement les régions du nord aux mains des insurgés et de déclarer leur sécession de Yaoundé et ensuite utiliser leur avantage en vue d'exiger la libération de tous les Nordistes actuellement en prison, parmi eux, Marafa et Iya Mohammed qui purgent des peines de prison à Kondengue. Mais ce n'était que la première phase.
La deuxième phase devait consister en une attaque frontale menée sur Yaoundé avec la collaboration d'un groupe rebelle de l'est du Cameroun proche des rebelles de la Séléka de la République centrafricaine. Un schéma calqué sur la rébellion en Centrafrique. L'intrigue devait aboutir soit à l'arrestation, soit à l'assassinat ou à la fuite du président Biya.
Il a déclaré que les Français voyaient en Marafa un confident digne de confiance qu'ils pensaient installer après le renversement de Biya (lui-même mis en place par l'armée française il y a plus de 30 ans, NdT).
Le 12 janvier de cette année, Boko Haram a lancé une attaque féroce contre une base militaire du Cameroun dans la ville de Kolofata, région de l'Extrême Nord. L'armée du Cameroun a riposté et a porté un coup sévère aux insurgés - le plus lourd que le groupe ait connu dans son histoire.
Les victimes au sein du groupe terroriste de Boko Haram ont été estimées, selon le gouvernement du Cameroun, entre 200 à 400 morts. Cependant, il semble qu'il y ait eu des victimes issues des forces françaises au sein des terroristes. Trois des soldats français ont été tués dans l'attaque menée par les forces camerounaises dans la confrontation.
Les trois soldats, selon le Journal du Cameroun, ont été tués dans un combat au couteau. "La majorité des insurgés de Boko Haram ne sont pas formés. Quand vous voyez un soldat formé parmi eux, il est facile de le repérer en fonction de ses mouvements et de ses tactiques, voilà comment nous avons ciblé certains d'entre eux", a déclaré notre informateur.
La source a déclaré que les ressortissants français blancs s'étaient eux-mêmes déguisés en peignant leur corps en noir. Il a ajouté que ce n'est que quand ils ont examiné les cadavres qu'ils ont réalisé à leur grande surprise, que certains des cadavres étaient ceux de blancs.
Plus tard, ils ont examiné plus en détail les autres assaillants capturés, ils ont également découvert que neuf d'entre eux étaient également blancs et leurs corps étaient peint en noir pour ne pas être identifiés. Ils ont été interrogés et ils ont révélé leurs nationalités françaises avec des liens vers des Camerounais haut placés travaillant actuellement pour le gouvernement.
Le gouvernement français, selon le Journal, a été très embarrassé et très mal à l'aise et a alors immédiatement pris ses distances avec les neuf Français, mais n'est pas allé jusqu'à demander au gouvernement du Cameroun de les libérer pour qu'ils soient traînés devant les tribunaux en France.
Beaucoup de journaux nigérians ont rapporté effectivement l'incident. Le journal This Day, citant des sources au Cameroun qui ont critiqué le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, pour avoir demandé au Cameroun de libérer immédiatement les neuf terroristes aux autorités françaises. Le fonctionnaire camerounais dont le nom n'a pas été mentionné, a alors déclaré aux Français que le Cameroun est un pays souverain et non un vassal de la France. Et, le Cameroun a depuis gardé les neuf en prison à Yaoundé jusqu'à ce jour.
Chris Olukolade, major-général nigérian et directeur de l'information de la Défense s'est adressé aux médias à ce sujet, et a en fait confirmé que les Français ont été capturés au Cameroun en combattant aux côtés de Boko Haram, mais a déclaré que les modalités de gestion devaient être délibérées entre les gouvernements français et camerounais.
Notre informateur militaire a confié que plus que la question des soldats français détenus; il y avait aussi une querelle diplomatique secrète impliquant l'ambassade française à Yaoundé lorsque les forces de sécurité au Cameroun ont appris l'existence d'un mouvement logistique militaire secret comprenant des armes dans deux containers. Il a déclaré que l'envoi d'armes au nord était probablement destiné à Boko Haram et aux combattants étrangers afin d'attaquer les régions du Nord et les faire basculer complètement dans les mains des insurgés.
Notre source a indiqué que l'un des containers s'est retrouvé dans l'ambassade française à Yaoundé qui est contigu avec le quartier général militaire, et à environ 500 mètres de l'Assemblée nationale. Difficile de savoir pourquoi la camionnette s'est arrêtée à l'ambassade française, il a déclaré qu'il est possible que le plan était de l'utiliser en renforcement du plan de coup d'Etat prévu à Yaoundé.
Nous notons que ministre de la Communication Issa Tchiroma a été pris sous le feu des question des médias lors d'une conférence de presse au sujet de la présence illégale de ces containers chargés d'armes et il a déclaré qu'il ne savait pas que le camion avec le numéro de plaque d'immatriculation, LT TR724, avait quitté le port de Douala le 23 décembre, 2014, avec des bombes, des grenades, des missiles, des mines et d'autres armes de guerre supposés en provenance du Sri Lanka et qui a disparu quelque part au Cameroun. Le camion était prétendument destiné à la République centrafricaine. "Si j'avais une telle information, je ne la donnerais pas à la presse ; je pense que cela relève du secret militaire" a alors déclaré Tchiroma.
En dépit des dénégations de Tchiroma, Joseph Otto Wilson, gouverneur de la région du Centre, a dans un communiqué, le 6 février de cette année, fait appel à tous les dix officiers divisionnaires sous sa juridiction pour traiter de la question avec la plus grande urgence, les exhortant à collaborer avec les forces de la loi et ordonner la recherche des camions. Les gouverneurs de l'Est et des régions du Littoral ont plus tard fait un appel similaire qui a été également relayé par les gouverneurs des autres régions.
À ce jour, aucune déclaration officielle n'a été faite en ce qui concerne le sort des deux containers. Mais notre source a révélé que le camion avec une partie de la cargaison est parti de l'intérieur de l'ambassade française à Yaoundé. Sans surprise, c'est également en février, précisément le 28, que, dans le sillage des allégations de trafic d'armes, Christine Robichon, ambassadrice française au Cameroun, a été huée et chahutée quand elle a montré sa sympathie envers les Camerounais s dans leur guerre contre Boko Haram, lors d'une réunion.
De la frontière orientale du Cameroun reliant la République centrafricaine, notre source a également révélé que les responsables du gouvernement camerounais croient que le gouvernement français est derrière un groupe armé camerounais se faisant passer pour des rebelles de la Séléka dans la République centrafricaine, alors qu'ils sont en fait des Camerounais dont l'objectif est de renverser le régime de Biya.
Le groupe qui a enlevé un major camerounais, Mama Bakai, et quelques 15 citoyens alors qu'ils revenaient d'un enterrement le 19 mars de cette année a exigé une rançon pour leur libération.
Cependant, ce mois-ci, les négociations avec les rebelles ont révélé leurs connexions camerounaises quand, au lieu de demander la rançon pour voir les captifs libérés, ils ont changé leurs revendications et à la place ont demandé qu'un homme célèbre de la région du nord, Abdoulaye Harrissou soit libéré. Harrissou, il convient de le noter, était conseiller juridique de Marafa Hamidou Yaya. Il a été arrêté et placé en détention début septembre 2014, suite à des allégations de complot concernant sa volonté présumée de lancer une guerre civile au Cameroun à partir de la République centrafricaine à travers la région de l'Est.
Marafa est considéré par la France et d'autres pays occidentaux comme un prisonnier politique. Avant d'être arrêté et jeté en prison sur des accusations de détournement de fonds, Marafa a appelé à lancer la rebellion contre le gouvernement...
Son arrestation est intervenue au moment où des sources ont déclaré que les Français préparaient le terrain pour prendre le pouvoir au président Biya. Les rapports indiquent qu'il était devenu très populaire parmi les politiciens français et la classe affaires française. Capitalisant sur le chômage massif des jeunes dans le nord, considérant qu'il s'agit d'une marginalisation du nord, les Français le soutiennent pour motiver la région à démettre le régime de Biya sachant qu'un fils de la région nord pourrait prendre le relais en cas de coup d'État .
À cette fin, des dépliants ont été imprimés et distribués dans les régions septentrionales détaillant l'arrestation de leurs parents - l'Marafas, Iya Mohammed, etc. Il y est écrit que cela équivaut à une déclaration de guerre contre leur région. Selon notre source, les Français ont tenté de fomenter une insurrection au nord afin de saisir l'occasion pour renverser Biya.
Vendredi dernier, l'ambassadeur français au Cameroun, Christine Robichon, a déclaré aux médias après une audience avec le président Biya, que le président Hollande vient au Cameroun pour discuter des questions de sécurité actuellement rencontrés par les pays de la sous-région d'Afrique centrale. Cependant, différentes sources ont déclaré au Journal du Cameroun que la visite est destinée à améliorer les relations entre les deux dirigeants et à négocier la libération et le rapatriement des neuf ressortissants français qui sont toujours en détention dans les prisons camerounaises.
La France serait-elle obligée d'améliorer l'image de Biya avec la visite présidentielle de Hollande ?
La dernière visite d'un chef d'Etat français au Cameroun remonte à 15 ans. Le dernier président français à s'être rendu au Cameroun était Jacques Chirac, en 1999. L'ancien président Nicolas Sarkozy a visité les pays voisins du Cameroun tels que le Gabon et le Tchad sans mettre le pied sur le territoire du Cameroun. Hollande a aussi visité plusieurs pays de la sous-région d'Afrique centrale depuis qu'il a pris le pouvoir en 2012 sans mettre le pied au Cameroun.Un média français a indiqué que les relations de Biya avec la France ont commencé à se dégrader après que Biya ait réalisé que la France avait l'intention de le pousser hors du pouvoir. Une publication en ligne a déclaré qu'en 2011 de nombreux officiels français ont renoncé à soutenir Biya aux élections présidentielles. Un porte-parole de ministre des Affaires étrangères français est cité comme déclarant que de nombreuses défaillances et irrégularités ont été enregistrées au cours de cette élection et a averti que la France ne voudrait pas voir une répétition de ce genre.
Le divorce de Paul Biya avec Paris
Les observateurs ont déclaré que la France voulait que Biya parte en raison de son alliance économique et militaire croissante avec la Chine et la Russie.Certains articles de presse ont déclaré que la visite de quatre heures (de 18 heures à 22 heures le 3 Juillet) du président Hollande au Cameroun a été négocié par les hommes d'affaires français qui pensent que Biya ne protège plus leur intérêt, peut-être en représailles pour sa prise de distance envers la France qui aurait critiqué son mandat pendant les 15 dernières années.
Une source a déclaré au Journal que le gouvernement français a été pris de court lorsque Biya a résilié un contrat important entre le Cameroun et Thales Security Systems, une société française qui était responsable de l'impression des cartes nationales d'identité au Cameroun.
Bien que le gouvernement du Cameroun ait déclaré que la rupture de contrat fut liée aux activités non compatibles et sans scrupules menées par Thales Security Systems, la société française a protesté et a réclamé 3,5 milliards de FCFA du gouvernement du Cameroun en dédommagement ; une dette qui selon une source au siège de la police a déclaré qu'elle était une pure fabrication de la firme.
L'entreprise aurait déposé une plainte auprès des autorités camerounaises et françaises pour demander réparation.
Notre source a également indiqué que le Cameroun a porté un coup dur à la France lorsque le consortium français dirigé par Bolloré n'a pas réussi à être sur la liste finale des entreprises en lice pour gérer le nouveau terminal de conteneurs dans le port de Kribi nouvellement construit.
La commission chargée de la sélection d'une entreprise de terminal à conteneurs avait choisi l'entreprise ICTSI basée aux Philippines et les exploitants portuaires APM Terminals, ainsi que le conglomérat AP Moller-Maersk, en déclarant que leur offre était meilleure pour le Cameroun et la sous-région d'Afrique centrale que celle proposée par le consortium Bolloré.
Le consortium rejeté comprend CMA CGM de France, le troisième plus grand transporteur de conteneurs du monde, et le groupe CHEC de Chine, qui a construit le port en eau profonde de Kribi. Le groupe Bolloré gère le principal terminal à conteneurs de Douala et avait été pressenti comme favori parmi les entreprises en lice pour la gestion du port de Kribi. Cependant, le gouvernement du Cameroun a peut-être refusé le contrat à la firme française en raison du conteneur de munitions qui est entré dans le port de Douala et a ensuite disparu.
Contrairement à ce qui se passait par le passé, le Cameroun se tourne davantage vers la Chine par rapport à la France pour le financement de grands projets d'infrastructure. La Chine est impliquée dans la majorité des projets d'infrastructure, de financement.
La Russie a été parmi les premiers pays à promettre de livrer de l'aide humanitaire et militaire au Cameroun dans le traitement des réfugiés de la République centrafricaine et suite à la guerre contre Boko Haram.
Cameroon Voice
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