Conséquence inattendue du vote britannique sur le Brexit, les frontières du Royaume-Uni pourraient changer. L'une d'elle, fixée à Calais, cristallise les tensions. La ville subit de plein fouet la pression migratoire.
La frontière franco-britannique va-t-elle traverser la Manche? C'est en tout cas ce que réclament déjà certains politiques français après le vote britannique qui ouvre la voie à une sortie de l'UE pour le Royaume-Uni. Fixée à Calais par un traité, la frontière est le dernier obstacle pour les milliers de réfugiés qui se massent aux portes du Royaume-Uni. Peut-être plus pour longtemps.Le traité du Touquet
En 2003, Paris et Londres signent dans le nord de la France le traité du Touquet visant à sécuriser les voies ferroviaires de l'Eurostar, mais surtout à fixer la frontière entre les deux pays, et donc les douanes et contrôles qui s'y appliquent. Résultat, la frontière britannique est déplacée. Au lieu de se situer à Douvres, comme c'est le cas géographiquement, elle est de fait placée à Calais où la pression migratoire s'accroît.Mais ces accords, signés en vertu de la coopération européenne, ont moins de raisons d'exister avec l'éloignement du Royaume vis-à-vis de l'Union, ce que n'a pas manqué de remarquer Xavier Bertrand. Le président de la région Hauts-de-France a immédiatement demandé qu'ils soient renégociés. Une menace qu'avait déjà brandie Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, lors d'une visite à Londres en mars dernier.
Ouvrir les portes?
Ce n'est pas la première fois que Xavier Bertrand avance l'idée d'une refonte du traité du Touquet. Pour autant, si la France venait à ouvrir les portes de Calais, laissant passer ainsi sans aucun contrôle des milliers de migrants vers le Royaume-Uni, la situation serait ubuesque.Dans un premier temps, les autorités britanniques seraient dans l'obligation d'accueillir ces réfugiés et d'étudier leur demande d'asile dans le cadre fixé par la loi du Royaume-Uni sur la protection internationale. Mais, en cas de refus de cet asile, ces réfugiés n'auraient d'autre choix que de reprendre le train dans le sens inverse et de revenir en France. Or, en cas de retour, la France n'aurait pas le droit de refuser de "reprendre" ces réfugiés, comme le dispose le 7ème accord du Touquet:
BFM"Si des personnes se voient refuser le droit d’entrée par l’Etat d’arrivée ou si des personnes décident de ne pas se soumettre aux contrôles frontaliers de l’Etat d’arrivée, les autorités de l’Etat de départ ne peuvent refuser le retour sur leur territoire de ces personnes."
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