Amina Ali (g), première des 219 lycéennes de Chibok kidnappées par Boko Haram à avoir été retrouvée, le 19 mai 2016 à Maiduguri - afp.com - STRINGER
Amina
Ali, la première des 219 lycéennes de Chibok kidnappées par Boko Haram à
avoir été retrouvée, a été reçue jeudi par le président Muhammadu
Buhari, au moment où l'espoir renaît pour les familles des autres
victimes, plus de deux ans après l'enlèvement.
La jeune fille, découverte mardi par des milices locales et par l'armée dans une zone encore sous l'influence du groupe islamiste, est arrivée à Abuja par avion depuis Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno (nord-est), avec sa mère, Binta.
Toutes deux se sont couvert le visage d'une écharpe au moment où elles entraient dans le bureau du président, dans sa résidence d'Aso Rock, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Elles étaient accompagnées par le gouverneur de l'Etat de Borno, Kashim Shettima, ainsi que par plusieurs membres du gouvernement, dont le conseiller national à la Sécurité, le ministre de la Défense et le chef d'Etat-Major des armées.
Le 14 avril 2014, Boko Haram avait enlevé 276 jeunes filles d'un lycée de Chibok. Cinquante-sept d'entre elles avaient réussi à s'échapper dans les heures suivant leur rapt par le groupe islamiste.
Ce kidnapping sans précédent avait provoqué une vague d'indignation au Nigeria et dans le monde entier. Mais malgré cette mobilisation, jusqu'à la découverte d'Amina Ali, on était toujours sans nouvelles des 219 captives.
Selon des responsables locaux, la jeune femme, aujourd'hui âgée de 19 ans, a affirmé à sa famille, lors de brèves retrouvailles dans son village natal de Mbalala, près de Chibok, que la plupart des autres victimes se trouvaient toujours dans la forêt de Sambisa, un bastion de Boko Haram, mais que "six d'entre elles sont déjà mortes".
Cela fait des semaines que l'armée nigériane traque les islamistes et leurs otages et détruit des camps de Boko Haram dans la savane de cette ancienne réserve naturelle.
A un moment, on affirmait y avoir repéré les filles de Chibok sur des images satellites fournies par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Mais l'ancien ambassadeur de Grande Bretagne au Nigeria, Andrew Pocock, a déclaré en mars au Sunday Times que l'armée nigériane n'avait rien fait ces renseignements.
L'ancien président nigérian Goodluck Jonathan a été très critiqué dans sa gestion de la lutte contre Boko Haram, ce qui lui a sans doute coûté sa défaite à la présidentielle, l'année dernière.
Selon l'armée, Amina Ali a été transportée à Maiduguri dans un hélicoptère militaire, depuis une caserne de Damboa, à 90 km de là, avec son bébé de quatre mois, Safiya, et un homme qu'elle présente comme son mari.
"Avant cela, ils ont été examinés par un médecin de l'armée de l'air et leur état de santé a été jugé stable, avec une tension normale", a indiqué mercredi le porte-parole de l'armée, le colonel Sani Usman, dans un communiqué.
Des commandants de la lutte contre Boko Haram ont ensuite confié l'ancienne otage, l'homme et le bébé au gouverneur Shettima.
L'armée nigériane a publié des photos sur lesquelles on voit Amina Ali, son bébé dans les bras, recevant des soins médicaux.
La jeune fille, très mince, a les traits tirés. Sur une des photos, son mari, que l'armée considère comme "le terroriste présumé de Boko Haram" Mohammed Hayatu, est assis sur un lit d'hôpital et tient l'enfant dans ses bras.
Selon le colonel Usman, M. Hayatu "fait l'objet d'une enquête approfondie au Centre Conjoint de Renseignements" et il est "bien traité".
Depuis 2009, Boko Haram est tenu responsable de l'enlèvement d'au moins 2.000 personnes, dans une insurrection qui a fait quelque 20.000 morts.
Certaines des otages ont été mariées de force et transformées en esclaves sexuelles. D'autres ont servi de kamikazes lors d'attentats suicide perpétrés par le groupe islamiste.
Des ONG dénoncent régulièrement l'absence de programmes de réinsertion des otages de Boko Haram, dont plusieurs centaines ont déjà été libérés ces derniers mois.
"Il n'y a aucun programme formel pour ces femmes et ces filles qui ont échappé ou ont été libérées de Boko Haram", regrette ainsi Francisca Vigaud-Walsh, spécialiste des droits des femmes pour l'ONG Refugees International.
Des experts de l'ONU avaient également souligné en janvier "un besoin urgent et pressant de mesures concrètes pour assister ces femmes et ces enfants stigmatisés, ostracisés et rejetés" par une société généralement très conservatrice.
La jeune fille, découverte mardi par des milices locales et par l'armée dans une zone encore sous l'influence du groupe islamiste, est arrivée à Abuja par avion depuis Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno (nord-est), avec sa mère, Binta.
Toutes deux se sont couvert le visage d'une écharpe au moment où elles entraient dans le bureau du président, dans sa résidence d'Aso Rock, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Elles étaient accompagnées par le gouverneur de l'Etat de Borno, Kashim Shettima, ainsi que par plusieurs membres du gouvernement, dont le conseiller national à la Sécurité, le ministre de la Défense et le chef d'Etat-Major des armées.
Le 14 avril 2014, Boko Haram avait enlevé 276 jeunes filles d'un lycée de Chibok. Cinquante-sept d'entre elles avaient réussi à s'échapper dans les heures suivant leur rapt par le groupe islamiste.
Ce kidnapping sans précédent avait provoqué une vague d'indignation au Nigeria et dans le monde entier. Mais malgré cette mobilisation, jusqu'à la découverte d'Amina Ali, on était toujours sans nouvelles des 219 captives.
Selon des responsables locaux, la jeune femme, aujourd'hui âgée de 19 ans, a affirmé à sa famille, lors de brèves retrouvailles dans son village natal de Mbalala, près de Chibok, que la plupart des autres victimes se trouvaient toujours dans la forêt de Sambisa, un bastion de Boko Haram, mais que "six d'entre elles sont déjà mortes".
Cela fait des semaines que l'armée nigériane traque les islamistes et leurs otages et détruit des camps de Boko Haram dans la savane de cette ancienne réserve naturelle.
A un moment, on affirmait y avoir repéré les filles de Chibok sur des images satellites fournies par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Mais l'ancien ambassadeur de Grande Bretagne au Nigeria, Andrew Pocock, a déclaré en mars au Sunday Times que l'armée nigériane n'avait rien fait ces renseignements.
L'ancien président nigérian Goodluck Jonathan a été très critiqué dans sa gestion de la lutte contre Boko Haram, ce qui lui a sans doute coûté sa défaite à la présidentielle, l'année dernière.
- Victimes stigmatisées -
Selon l'armée, Amina Ali a été transportée à Maiduguri dans un hélicoptère militaire, depuis une caserne de Damboa, à 90 km de là, avec son bébé de quatre mois, Safiya, et un homme qu'elle présente comme son mari.
"Avant cela, ils ont été examinés par un médecin de l'armée de l'air et leur état de santé a été jugé stable, avec une tension normale", a indiqué mercredi le porte-parole de l'armée, le colonel Sani Usman, dans un communiqué.
Des commandants de la lutte contre Boko Haram ont ensuite confié l'ancienne otage, l'homme et le bébé au gouverneur Shettima.
L'armée nigériane a publié des photos sur lesquelles on voit Amina Ali, son bébé dans les bras, recevant des soins médicaux.
La jeune fille, très mince, a les traits tirés. Sur une des photos, son mari, que l'armée considère comme "le terroriste présumé de Boko Haram" Mohammed Hayatu, est assis sur un lit d'hôpital et tient l'enfant dans ses bras.
Selon le colonel Usman, M. Hayatu "fait l'objet d'une enquête approfondie au Centre Conjoint de Renseignements" et il est "bien traité".
Depuis 2009, Boko Haram est tenu responsable de l'enlèvement d'au moins 2.000 personnes, dans une insurrection qui a fait quelque 20.000 morts.
Certaines des otages ont été mariées de force et transformées en esclaves sexuelles. D'autres ont servi de kamikazes lors d'attentats suicide perpétrés par le groupe islamiste.
Des ONG dénoncent régulièrement l'absence de programmes de réinsertion des otages de Boko Haram, dont plusieurs centaines ont déjà été libérés ces derniers mois.
"Il n'y a aucun programme formel pour ces femmes et ces filles qui ont échappé ou ont été libérées de Boko Haram", regrette ainsi Francisca Vigaud-Walsh, spécialiste des droits des femmes pour l'ONG Refugees International.
Des experts de l'ONU avaient également souligné en janvier "un besoin urgent et pressant de mesures concrètes pour assister ces femmes et ces enfants stigmatisés, ostracisés et rejetés" par une société généralement très conservatrice.
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