Les forces de sécurité éthiopiennes ont tué plus de 100 personnes durant le week-end lors de manifestations dans les régions d'Oromia et d'Amhara, ont rapporté lundi des habitants et des membres des partis d'opposition.
Les forces de sécurité éthiopiennes ont tué
plus de 90 personnes durant le week-end lors de manifestations dans les
régions d'Oromia et d'Amhara, ont rapporté lundi des habitants et des
membres des partis d'opposition.
Zaman
Mulatu Gemechu, député du Congrès fédéraliste
Oromo, l'un de ces mouvements politiques, a déclaré que des policiers et
des militaires avaient abattu des manifestants dans dix villes de la
région d'Oromia.
Des projets d'expropriation de terres agricoles
ont provoqué des tensions depuis plusieurs mois dans cette région du
centre de l'Ethiopie.
"Nous avons établi une liste de 33 manifestants
tués par les forces de sécurité mais je suis plus que sûr que ce nombre
va augmenter", a dit Mulatu Gemechu. "Vingt-six personnes ont aussi été
blessées et beaucoup d'autres ont été arrêtées", a-t-il ajouté.
Le gouvernement d'Addis Abeba n'a fait aucun
commentaire. L'agence de presse officielle éthiopienne a rapporté que
des "manifestations illégales", menées par des "forces non-pacifiques",
avaient été maîtrisées mais elle n'a pas mentionné le nombre de
victimes.
Dans la région d'Amhara, dans le nord du pays, des
habitants ont déclaré que les forces de l'ordre avaient ouvert le feu
sur des manifestants qui réclamaient qu'un territoire rattaché il y a
deux décennies à la région voisine du Tigré leur soit restitué.
"Les soldats ont tiré à balles réelles sur les
manifestants. Les hôpitaux sont pleins de morts et de blessés", a
déclaré un habitant en avançant le chiffre de 60 morts.
Amnesty International a estimé que la répression
dans la ville de Bahir Dar, où les manifestations se poursuivaient
lundi, avait fait au moins 30 morts en une seule journée et qu'on
pouvait peut-être parler d'"exécutions extrajudiciaires".
Un porte-parole du gouvernement régional a fourni aux médias officiels un bilan de sept morts pendant le week-end.
Tout signe de protestation est surveillé de près
en Ethiopie, qui apparaît depuis quelques années comme une puissance
économique relativement stable dans la région.
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