Selon l’ONG Médecins sans frontières (MSF), dix enfants ont été tués au Yémen par des raids aériens de la coalition arabe menée par l’Arabie saoudite sur une école, samedi 13 août. L’agence de presse saoudienne parle, elle, d’un centre d’entraînement rebelle pour enfant.
Photo: Un
artiste peint un visage juvénile sur un mur de Sanaa, la capitale
yéménite, pour attirer l’attention sur le sort des enfants dans la
guerre / MOHAMMED HUWAIS/AFP
« En raison de l’intensification des violences au Yémen la semaine passée, le nombre d’enfants tués ou blessés dans des bombardements aériens ou par l’explosion de mines a augmenté de manière significative », a déploré l’agence de l’ONU pour l’enfance.
La coalition arabe parle d’un « camp d’entraînement »
Toutefois, la version des faits diffère du côté saoudien où l’on assure qu’il s’agissait d’un centre d’entraînement au combat pour enfant. Selon l’agence de presse officielle saoudienne SPA, les avions de la coalition ont frappé « un centre d’entraînement des rebelles » Houthis. Et le général saoudien Ahmed Al-Assiri a insisté, déclarant qu’« ils (les rebelles) utilisent des enfants comme recrues ». « L’aviation a bombardé (seulement) un camp d’entraînement », a-t-il dit.Le général Assiri a également déclaré : «Nous aurions espéré qu’au lieu de pleurer dans les médias, MSF prenne des mesures pour arrêter le recrutement d'enfants pour les guerres», «Notre question est la suivante: que font des enfants là-bas?» Selon lui, le bombardement a tué le chef du camp, Abou Yahya Abou Rabaa, et un nombre non spécifié de rebelles chiites Houthis.
En plus de « bavures » contre les civils dans ce pays en guerre, la coalition arabe a déjà été accusée dans un rapport de l’ONU d’être responsable de la mort de nombreux civils dont des enfants, ce qu’elle nie. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a exhorté dimanche 14 août les belligérants à épargner les civils au Yémen, où les violences ont repris de plus belle en début de semaine après l’échec des négociations de paix entre pouvoir et rebelles.
Le conflit au Yémen a fait plus de 6 400 morts et les violences se sont intensifiées depuis la suspension la semaine dernière des pourparlers de paix tenus sans succès au Koweït. Les rebelles chiites Houthis alliés à l’ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh s’opposent aux forces loyales à l’actuel chef de l’Etat Abd Rabbo Mansour Hadi soutenu par la coalition arabe sunnite menée par l’Arabie saoudite.
Avec La Croix
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